L’esprit frondeur de Claudio se manifestait aussi vis-à-vis de certains pontes du Club Alpin Belge dont il désapprouvait la mentalité.
C’est ainsi que Claudio s’était procuré un recueil de chansons d’étudiants – chansons paillardes s’il en est – et il en avait adapté les paroles en fonction de la situation interne du C.A.B.
Parmi ses cibles figuraient évidemment les administrateurs (l’abbé Michel Fagot et Pierre Redouté) qui s’étaient distingués par leur dépôt d’une plainte visant les présumés dépitonneurs qui sévissaient dans les massifs gérés par le C.A.B., ainsi que la section d’Anvers qui avait ouvertement pris à partie Claudio et quelques membres de son entourage.
Les chansons en question étaient reprises en chœur le soir, au « Chamonix », après une journée de grimpe.
Tout le monde n’apprécia pas. Michel Fagot se plaignit auprès du Président du Club, le comte Baudouin de Grunne. Celui-ci convoqua Claudio et Fagot. Parfait gentleman, maniant un humour très caustique, le comte de Grunne s’adressa donc à Claudio :
– « Vous comprenez, Monsieur Barbier, si vous attaquiez Monsieur Fagot, si vous l’injuriez, vous lui donneriez la possibilité de se défendre. Mais contre le ridicule dont vous le couvrez, que voulez-vous qu’il fasse ?… »
Claudio se délecta de cette « réprimande ».