C’est au début des années 70 que Claudio Barbier se rend pour la première fois aux rochers de Maizeret. C’est tout naturellement que son regard est attiré par une grande faille caractéristique qui raye la face sur pratiquement toute sa hauteur : c’est en effet un beau phénomène karstique, qui présente une belle fracture d’une hauteur totale de 30 mètres. Cette « diaclase » est composée de deux niveaux : le premier s’ouvre à plus ou moins 13 mètres du sol, il est large de 2 à 3 mètres et profond d’une quinzaine de mètres ; le niveau supérieur est situé à 25 mètres du sol, accuse 2m50 de haut, et s’enfonce sur 17 mètres environ.
Avide de tout connaître, Claudio s’empresse de la gravir croyant effectuer une première, mais, arrivé au sommet du méandre, un piton flanqué dans une fissure le nargue : à l’évidence, quelqu’un est passé avant lui.
En effet, la première fut réalisée bien avant, en 1958, par un dénommé Bernard Legrand, inscrit au CAB depuis 1956. À l’époque sa famille était propriétaire du site et avait l’intention d’installer une antenne de TV, au sommet de la faille.
C’est un peu frustré, que Claudio baptisera cette cheminée « La Fausse Vierge ». Mais, il n’en reste pas là et ouvre trois autres voies.
Ces dernières sont notamment reprises dans le Guide des Rochers Belges du CAB de 1978, fascicule : La Meuse en aval de Namur. Les renseignements concernant ces itinéraires sont plutôt flous, les voies ne portent pas de noms, ne sont pas équipées, et toutes les trois sont bizarrement cotées difficiles (D).
La seule voie qui soit vraiment repérable à coup sûr, est un superbe dièdre caractéristique, situé à une cinquantaine de mètres à droite de la Fausse Vierge. Comme celle-ci n’était pas encore baptisée, Patrick Lanners et moi-même, nous nous sommes permis de nommer cette voie « Sur les traces de Claudio », de la gravir et, par la même occasion, de la coter.
Jean-Claude Vittoz