par Mathias Virilli,
article publié le 27 février 2020 sur le site de Montagnes Magazines.
Extrait :
Trois ans après une première traversée intégrale et hivernale des Tre Cime di Lavaredo en compagnie de Michi Wohlleben, le Tyrolien Simon Gietl a remis ça, cette fois en solo. Du 24 au 25 février, l’alpiniste a ainsi parcouru la Cima Ovest, la Cima Grande, la Cima Piccola, la Punta di Frida et la Cima Piccolissima, les cinq montagnes iconiques des Dolomites.
Le 17 mars 2017, le Tyrolien Simon Gietl et l’Allemand Michi Wohlleben réalisaient la première traversée hivernale en 9h15 des cinq sommets des Tre Cime di Lavaredo : Cima Ovest (2 973 m) par le Spigolo Scoiattoli, descente par la voie normale, Cima Grande (2 999 m) via la voie Dulfer, descente par la voie normale, Cima Piccola (2 857 m) par la voie normale, descente par la voie Innerkofler, Punta di Frida (2 792 m) via le Spigolo ouest, descente par le Spigolo est, et enfin Cima Piccolissima (2 700 m), descendue par la fissure Preuss.
Un engouement toujours renouvelé pour les Tre Cime
Cette réalisation faisait suite à la première traversée, en hivernale toujours et en deux jours, des trois plus hauts sommets de la chaîne cinq ans plus tôt, par… Simon Gietl & Roger Schaeli. En mars 2014, Michi Wohlleben et Ueli Steck s’étaient laissé tenter par une excursion similaire, mais en passant par les faces nord des trois sommets : voie Cassin à la Cima Ovest, Comici-Dimai à la Cima Grande et Innerkofler à la Cima Piccola. Une idée reprise en décembre 2016 par Simon Gietl et Vittorio Messini, parcourue en 5h45, quelques jours après les 7h30 chronométrées par Christoph Hainz et Simon Kehrer.
En ajoutant les Punta di Frida et la Cima Piccolissima à la traversée de 2012, Simon Gietl et Michi Wohlleben s’inscrivaient dans la continuité de cette effervescence alpine sur les sommets iconiques des Dolomites. En la réalisant seul, Gietl se place dans les pas d’un certain Claudio Barbier, le très fort alpiniste belge ayant réalisé l’enchaînement en solo et à la journée des faces nord des cinq sommets (voies Cassin, Comici, Preuss, Dulfer, Innerkofler) à l’été 1961… Une performance d’envergure qui n’a sans doute pas fini d’inspirer Simon Gietl.